Maître selon moi.

Libre court :

Dans la relation D/s le ‘maître’ est PLUS un instituteur, un guide, un « Ange Gardien » que véritablement un « propriétaire ».
Certes le/la soumise s’abandonne intégralement à son Maître dans la confiance et désire « lui appartenir ».
De son côté le « Dom » ne renie pas son plaisir et cette reconnaissance qui lui est faite…
Cependant le « Maître » aussi s’offre aussi à son/sa soumise, corps et âme.
Le « propriétaire » n’a pas ce rôle.

soumiseLe Dominus Rei, propriétaire, rappelons que l’esclave n‘est pas un plébéien qui ne peut être représenté par un tribun face aux praticiens. Le plébéien n’a pas beaucoup de droit, mais il en a. L’esclave n’en a aucun. Il faut considérer que l’esclave est un « bien », comme une Jarre ou tout autre mobilier.
Le regard qui lui est porté est « inférieur » à l’immobilier comme les bâtiments, les terres, mais AUSSI les animaux associés à cette terre !
Un ovin, un bovin ou même un cheval seront associés à une terre et sont considérés comme « immeubles », on accorde plus de « droit », entendez par la « reconnaissance » à un animal qu’à un esclave.
Comme Bucéphale par exemple.
L’animal « rapporte » de l’argent, de la laine, du lait, du « travail »/Labour/Viande.
L’esclave lui « ne coûte rien ».
C’est une subtilité économique NON négligeable à prendre en considération, l’animal est plus difficile à remplacer que l’esclave.
Par ailleurs l’esclave est « encore plus » inférieur, rappelons que les esclaves sont les prisonniers des territoires conquis : des perdants !
Dans notre monde actuel ou l’esclavage est presque aboli, dans notre république « esclave » ne peut pas exister quand sur le fronton de nos mairies nous lisons ; « Liberté, égalité, fraternité ».
Quand dans notre propre constitution en préambule au premier article il est énoncé que « Les hommes naissent et demeurent libre et égaux en droits. » « L’esclave » et donc le « propriétaire » associé ne peuvent co-exister de manière quantique à notre société actuelle !
Cette « appartenance » offerte ou acceptée ne peut exister au regard du monde, ni du monde « en général » ni du monde du BDSM en particulier, c’est une aberration de par sa nature. Basée sur un « pseudo » héritage qui ne l’a jamais été, par un pouvoir qui n’existe plus actuellement et s’amalgame aux sentiments qui deviennent de plus en plus éthérés et « virtuels » à notre époque.
Nous avons d’un côté les diverses pressions qui pèsent sur nos épaules de « bons citoyens », de « personnes sociables » tant au sein de nos familles, que de notre entourage « amical » que du cercle professionnel.

Le magister n’a aucun pouvoir autre que le cadre de la loi et ne peut s’octroyer ni propriété ni notoriété. Il est un “simple” fonctionnaire, certes doté  de pouvoir, mais il est récusable.
Sa fonction peut lui être retirée à tout moment et il peut être récusé.

Quant au professor il a sa notoriété et c’est donc librement qu’on vient suivre son enseignement, nul n’est obligé que par droit “parental” d’assister à ses courts.
Tout le monde peut à tout moment quitter son enseignement pour des raisons personnelles et réciproquement.
Le professor peut exclure n’importe qui pour n’importe quel motif qui lui sied.
Ajoutez-y la complexité des sentiments qui depuis la nuit des temps est débattus et toujours pas résolu, multipliez par la bande passante de votre connexion internet, que vous additionnez à la distance géographique supposée de votre interlocuteur et le temps parcouru par un « kikoo », face à « l’effort » que nécessite de « gagner la confiance »…

esclave-collierVous avez des mélanges dans des cocktails dangereux des mots qui ne signifient plus ce qu’ils devraient dire et même un « lol » devient un « loooool » qui ne veut plus rien dire = Laugh Out Out Out Out Out Out Out Loud » (Mort De De De De De Rire)

J’ai laissé volontairement partir tout cela dans une spirale qui mélange tout et n’importe quoi, pour bien faire comprendre que « Maître » est ce mélange de Fantasmes, d’histoire plus ou moins proche, de nos envies personnelles et des désirs du partenaire !
Que ce soit « Spartacus » avec Kirk Douglas, « La guerre des boutons » avec Galabru ou « Camille Claudel » avec Depardieu, le même mot « maître » désigne TROIS personnes, TROIS rôles et TROIS statut absolument différents : propriétaire, instituteur/éducateur et Mentor »/Pygmalion…

Tout cela dans une « même » personne attendu du regard « des autres ».
Nous ne pouvons pas être « propriétaire » de notre partenaire, quand bien même il s’offre et désire l’être, quand bien même nous aimons ce sentiment ce « pouvoir » ! En tant que Dom et je l’assume pleinement, je ne m’en cache pas, plus encore je ne le cache pas à celle qui m’honore à porter mon collier.
Nous ne pouvons pas car le législateur nous l’interdit plus que la moralité, mais notre meilleur garant reste notre conscience.
En effet « même si » nous aimons ce doux sentiment « d’appartenance », ce libre échange, c’est en toute liberté que ce cadeau est fait est accepté, mais plus encore ce n’est pas un « don » ! Contrairement à « l’usage » dogmatique ce n’est pas un « don ».

Soumise_recevoirLa liberté n’est pas « donnée », elle est « confiée ».
Plus qu’un odieux glissement sémantique, c’est une double réalité. La première et je ne cesserai de la rappeler ; notre législateur !
Le second plus sensuel est romantique, c’est que cette liberté est « prêtée ». Bien que parfois on utilise le mot « esclave » pour faire référence à une « soumission PLUS FORTE », ce mot « esclave » n’a aucune commune comparaison à l’esclave Romain !
Cet « esclave » est un/e Soumis « LIBRE » et qui conserve ses droits inaliénables d’être humain !
Cette « appartenance » est LIBREMENT consentie, ce qui signifie qu’elle peut être UNILATERALEMENT reprise !
L’esclave n’a pas « besoin » d’être affranchi puisque il n’a pas à être « libéré » d’une sujétion !
Quoi qu’il soit dit, affirmé, hurlé ou beuglé haut et fort par des extrémistes et dogmatistes, ils restent soumis à une loi plus forte qu’eux : les lois de la république auxquelles nous sommes tous soumis et qui conservent les DROITS HUMAIN de « l’esclave » aux abus du « mini-Maître ».

Voilà pourquoi de plus en plus de gens ont du mal avec Maître/Maîtresse;il désigne une « propriété » sur une « marchandise » alors que le « Dom » ne souhaite qu’une « domination » et les « privilèges » aux égards de la personne qui porte son collier. Le « Dom » souhaite enseigner, éduquer, « guider » alors que le mot « Maître » est infantilisé ou qu’il est utilisé comme un « JE » plus que comme un « jeu »…

A titre personnel je n’aime pas ce mot car il insulte très directement mon « titre » et il mélange mon statut « civil » avec MA relation « privée » de celle qui porte mon collier.
Ce même « mot » qui peut désigner un avocat (Oui Maître…) employé « en privé » lors de LA relation (Oui Maître…).
Tout le monde n’est pas avocat, tout le monde n’a pas une « maîtrise » BAC+4…
A titre personnel il est trop souvent confondu avec « propriétaire » (d’esclave) dans une mal compréhension du droit Romain ni du droit Français sous la Deuxième République. Pire encore il est utilisé par des hommes violents qui se voient ainsi à légitimer leur actes dans des justifications sadiques déplacées et inappropriées, mais également par des femmes Gynarchiques qui maquillent le mot « prostitution » avec des Atours « BDSM ».

Soumise_retrouverDevons « nous » reconquérir le mot « Maître » et lui rendre ses 6 lettres de noblesse ?
Ou devons-nous nous trouver d’autre « titre » alternatifs et personnels ?
Je penche à titre personnel pour la seconde option elle est douce et romantique, emplis d’imagination et offre un nouveau territoire.
C’est pour cela que c’est « mal » et ce n’est pas la « bonne » solution.
Un « IL FAUT »  ?? Non !
Mais je pense, à titre personnel, que nous devons chasser de ces territoires ces extrémistes et que « nous » devons reconquérir LE territoire du BD²S²M en général du D/s en particulier.
Car j’aime l’univers D/s et je respecte LE BD²S²M dans sa globalité, j’aime les échanges qui sont possibles entre nos trois « univers » et accepter que des extrémistes et des « mini-maîtres » viennent y mettre la Zizanie, déposer le trouble par la tempête…
Je pense qu’il faut reprendre possession du D/s et parler sinon « plus fort » au moins parler « PLUS » (souvent) et de manière MIEUX expliquée !
« Maître » peut redevenir un mot agréable et qui porte à nouveau ces valeurs saines que nous avons tous en commun et…

Je le confesse j’ai abandonné le mot devant le bruit pénible des images dont on l’affuble ; erronées et fantasmées !